Le Blog du Cours Florent

Qu’en pensez-vous ?

Roméo & Juliette

Roméo & Juliette

Comment bien continuer ce début d’année ? En allant savourer sans plus attendre « Roméo & Juliette ». Que vous soyez novice en matière de théâtre ou bien spectateur confirmé, ce spectacle vous ravira. Nicolas Briançon est coutumier du fait, il n’en est pas à son premier Shakespeare. Il a choisi d’alléger par quelques notes d’humour la plus belle et la plus tragique des histoires d’amour. Plus populaire aussi, par une traduction contemporaine, plus accessible sans doute, car il préserve la gravité de la fable et la tension entre les personnages. Tous excellemment interprétés par une troupe de vingt comédiens, accompagnée de cinq musiciens, Valérie Mairesse en tête, dans le rôle de la nourrice.

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Une pièce dont on ressort quelque peu bouleversé tant ces deux amants maudits nous ont transportés dans leur magie amoureuse. Ana Girardot (Lucy dans la série Les Revenants) et Niels Schneider (Nicolas dans l’excellent Les Amours Imaginaires de Xavier Dolan) font de parfaits Juliette et Roméo. Toute la fougue de l’amour apportée par la jeunesse occupe la scène, c’est elle qui nous transporte à Vérone. L’alchimie et la complicité entre les deux acteurs s’imposent avec charme. Tellement, que l’on tombe nous aussi amoureux de ce couple, qui s’inscrit déjà dans la légende théâtrale. Plus qu’une envie : qu’ils remontent tous les deux sur scène très bientôt.

A noter, la fameuse scène du balcon, revisitée comme jamais. Celle de la rencontre entre nos deux héros, dans laquelle le temps est suspendu à la fois sur scène mais aussi dans la salle. Et puis, une fois de plus, la mise en scène exceptionnelle. Les comédiens passent dans les rangs, l’un d’entre eux surgit du balcon, ça bouge, ça fait du bien. La scène finale, ornée d’une multitude de bougies est elle aussi très belle… Bref, un esthétisme à toute épreuve.

N’hésitez plus, allez rendre visite au Théâtre de la Porte Saint Martin, foncez applaudir – et aimer – la plus belle des histoires d’amour.

http://www.portestmartin.com/

Clémence Pouletty – élève en 1ère année

Conseil matinal : Quand je pense qu’on va vieillir ensemble!

Conseil matinal : Quand je pense qu'on va vieillir ensemble!

Une fois n’est pas coutume, le cher Quentin Mermet, qui défraye la chronique de notre blog, nous conseille un spectacle. A sa manière. Et pourquoi donc pas !…

     Ce matin, à huit heures, en me réveillant, je savais que j’allais faire une connerie. Enfin, pas forcément une « connerie », peut-être pas une « connerie », ce serait exagéré de dire que c’est une « connerie », ce serait considérablement prétentieux et désinvolte de qualifier ce que je m’apprête à faire de « connerie » ; vu que ce que je m’apprête à faire, au bout du compte, c’est vous donner un conseil. Un conseil, oui, un conseil… Merde… Moi qui m’étais juré de ne plus jamais avoir affaire à ce genre d’insanité… Un conseil ! nom de Dieu ! Allais-je m’en remettre ? Allais-je m’en relever aussi prestement qu’un bébé gnou dans la savane kenyane ?… Non, mais je vous entends vous marrer, là ! mais pour moi, c’est des questions qui se posent ! c’est pas négligeable ! moi, j’ai pas l’habitude d’effectuer ce genre de prestation acrobatique, ce genre de manipulation psychologique uniquement toléré dans l’espace public républicain du fait qu’on l’accompagne usuellement d’un geste amical (une petite tape sur l’épaule, par exemple) et d’un bon vieux sourire, gras et bête… Mais présentement, comment voulez-vous que je fasse ça ? comment voulez-vous que je souris, là ? Sourire, par l’écrit, par les mots, ça n’a pas de sens, réfléchissez deux minutes !… Attendez, j’ai une idée !… J… Voilà, comme ça, c’est bon, je suis couvert ; ça aura l’air d’un conseil, quoi que je puisse dire par la suite…

     Un conseil ! j’en reviens pas !… J’avais jamais été conditionné pour la confrontation de ce genre d’extrémité pathologique. Moi, j’avais rien demandé, ça m’est tombé sur le râble comme un vieux sac-de-couchage rempli de tzatziki avarié. Il y a des choses comme ça dans la vie qu’on peut pas prévoir et qu’on aurait préféré éviter… Je vous raconte ça : ce matin, je me lève tranquille, bon je fais mes petites affaires, je vais dans la salle-de-bain et puis je me retrouve face à mon miroir, au miroir de ma salle-de-bain, et là – me demandez pas pourquoi – je me suis dit : « Vas-y, Quentin ! Aujourd’hui, déchire-toi ! Fais quelque chose de dingue ! » C’est bizarre, hein ? Y aucune explication logique. Ca reste encore de l’ordre de l’irrationnel pour moi, voire du mystique. C’était, comme qui dirait, ma rencontre avec la forme la plus obscure de la sacralité du quotidien, un truc dans le genre. Comme si un quelconque au-delà métaphysique s’était dévoué pour consulter mes services par l’entremise de mon propre reflet sur le miroir, maculé de traces d’écoulement de matières divers, de ma salle-de-bain. Sans doute un malentendu !…

     Un truc dingue… Au début, j’ai pensé aller au restaurant japonais pour midi, ça me semblait pas mal comme idée. Mais très vite, je me suis dit que c’était une solution de facilité : original oui, dingue peut-être pas… Alors je me suis posé, tout penaud, la queue entre les jambes, dans mon fauteuil rouge à carreaux, sous ma mezzanine, dans ma chambre en face des toilettes (j’en profite pour m’exercer dans le rôle d’agent immobilier, des fois que ma carrière dans le théâtre tournerait court – plus que probable), et j’ai réfléchi. Ca, c’est bon, à la base je maîtrise ; mais ce que j’ai pas réussi à maîtriser, c’est ce qui a été produit par cette-dite réflexion. Cette bougresse ! Pour le coup, mon cerveau il m’a totalement lâché. Je savais que j’aurais jamais dû traiter avec ce type d’organe dégénéré. Je fais trop facilement confiance à ma propre physio-psychologie, je sais que ça peut paraître simplet, mais bon que voulez-vous, je suis trop naïf. C’est là que j’ai merdé, on peut le dire… Je me suis ainsi figuré que j’étais, moi, dans la légitime capacité de prodiguer un conseil. Rien que de le conceptualiser dans mon esprit avare en compliments et autres friandises indigestes du même acabit, j’en ai eu des bouffées d’angoisse…

     Mais puisqu’on y est, tâchons de faire bonne figure…

     Alors, bon… (perdu pour perdu) je vous conseille, et ce de manière totalement gratuite et désintéressée (parfois ça arrive), d’aller au théâtre… Au théâtre. Rien que ça… Je sais pas si vous imaginez mais à mon niveau, c’est déjà énorme. Même qu’au début, dès que j’ai écrit « je vous conseille […] d’aller au théâtre » sur la page virtuelle de mon Microsoft Office Word 2007, j’ai eu un réflexe pulsionnel de rejet, quasiment de la légitime défense, et j’ai tout effacé. C’est pour vous dire le degré de mon allergie… Mais le pire (vous allez voir, c’est hallucinant), c’est que je vous conseille d’aller au théâtre pour voir un spectacle contemporain, une création. Je précise tout de suite que, pour ceux qui me connaissent, non, ça n’est pas un canular ; c’est bien moi, dans la plus totale possession de mes moyens cognitifs, réflexifs, digestifs et autres…

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     Et donc, je vous conseille d’aller voir la dernière création en date des Chiens de Navarre, Quand je pense qu’on va vieillir ensemble, au théâtre des Bouffes du nord, du 14 au 25 mai. Voilà, c’est fait !… Pour précision, je l’ai personnellement vu au théâtre de Vanves, au début du mois de mars dernier, et je vous le recommande… A ceux qui connaissent déjà cette compagnie, je n’ai rien à dire qui serait nécessaire à leur optimale réception du spectacle ; et à ceux qui n’en ont jamais entendu parler… je n’ai rien à dire qui serait nécessaire à leur optimale réception du spectacle…

Spectacle actuellement joué au théâtre des Bouffes du Nord : http://www.bouffesdunord.com/

     Comme vous pouvez le voir, mes compétences en matière de conseils restent malgré tout, considérablement restreintes… Alors soyez indulgents, et alors je pourrais m’employer pour supputer la pertinence de – peut-être – émettre l’hypothèse d’avoir à m’octroyer le droit de l’être à mon tour. Ne vous sentez pas obligé de me remercier, cela ne serait que l’énième marque que de votre narcissisme altéro-centré, et me mettrait considérablement mal-à-l’aise.

Quentin Mermet

Qu’en pensez-vous?

Claude Régy met en scène La Barque, le soir de Tarjei Vesaas dans la petite salle des Ateliers Berthier-Théâtre de l’Odéon dans la cadre du Festival d’automne jusqu’au 3 novembre. Interrogée par Fabienne Darge dans le journal Le Monde, il déclare :

« La vraie subversion consiste à aller à l’encontre de son temps. Comme il me semble que le monde vit et pense – dans la mesure où il reste encore de la pensée – complètement à l’envers, c’est en retournant les choses qu’on va peut-être retrouver comment les faire à l’endroit. Le discours dominant actuellement est navrant, donc il faut chercher ailleurs. Il est certain que le silence et la lenteur sont des notions tout à fait écrasées de nos jours. J’observe même que les gens parlent et rient de plus en plus fort, comme pour entretenir l’illusion d’une forme de bonheur artificielle, et inexistante, en fait. L’humanité est certainement en train de changer, et nous n’y pouvons pas grand-chose. »

Si vous lisez la suite de l’article, Claude Régy y apporte un début de solution. Il vous est néanmoins loisible d’imaginer la vôtre…

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