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Rencontre avec Brigitte Descormiers

Brigitte Descormiers est agent artistique depuis douze ans. Elle a d’abord été élève en Classe Libre puis professeur de théâtre et chargée des relations publiques au Cours Florent. Interview réalisée par Michèle Harfaut.

Portrait de Brigitte Descormier

 

Quel est le rôle d’un agent, aujourd’hui ? Subit-il de nouvelles influences ?

Le travail de l’agent s’est un peu resserré sur les difficultés contractuelles de négociation pure et dure et sur le droit à l’image des artistes. J ‘ai de plus en plus souvent besoin d’un  bon avocat spécialisé dans le domaine de la propriété intellectuelle  pour éviter toute ambiguïté sur les contrats. Les nouvelles technologies, internet ont multiplié les réseaux de diffusion. Mais le travail de l’agent reste toujours le même. Avant, on  se déplaçait avec nos books dans les maisons de production pour rencontrer les directeurs de casting, ou bien les directeurs de casting venaient à l’agence voir les books des acteurs. Maintenant les sites internet nous permettent d’être vus par  n’importe qui sans même qu’on le sache. On peut aussi diffuser les dossiers de nos artistes à la seconde  après une discussion téléphonique avec un directeur de casting ou un réalisateur. Avant, tout prenait beaucoup plus de temps. Le rapport était peut-être plus humain, mais à chacun de restaurer la parole dans nos échanges.

Comment fonctionne le métier d’agent ?

Tout d’abord, il faut choisir des artistes (j’ai aussi, dans mon équipe des auteurs et des réalisateurs) avec qui on a envie de travailler. Je fonctionne au coup de cœur et je ne fais pas de distinction entre mes goûts professionnels et mes goûts personnels. Ensuite, il faut répondre à la demande de la profession : téléphoner aux directeurs de casting ou aux maisons de production pour connaître les projets, pour comprendre les profils recherchés et consulter les annonces des réseaux d’information dont disposent les gens de ma profession.

Ensuite, pour ce qui est des acteurs, il faut proposer ceux qui semblent correspondre et aussi ceux qui ne correspondent pas tout à fait, mais dont les compétences pourraient apporter quelque chose au rôle.

Tu fonctionnes au coup de cœur et tu espères que tes goûts correspondront aux impératifs du métier ?…

Je n’aurais pas fait ce métier pendant 12 ans, si je n’avais pas, malgré tout  conscience de la demande. Je dois être à l’affût des tendances. Ces tendances se dégagent dans l’écriture des scénarios, mais ce n’est pas ce qui guide mes choix. Et puis, nous aussi, agents, nous créons les tendances avec les acteurs que nous défendons. Michaël Youn, Grégoire Leprince Ringuet, Pierre Niney, Julien Baumgartner, Benjamin Lavernhe ou Alice Isaaz pour parler notamment d’anciens de l’Ecole Florent, je les ai tous choisis parce que je croyais en eux. Ils ont passé des castings, eu la chance de rencontrer un rôle  qui les a révélés. Parfois, même, ils sont devenus incontournables, simplement parce qu’ils ont été mis en lumière. On espère que notre enthousiasme vis à vis d’un acteur sera partagé.

Tous les agents fonctionnent comme ça ?

Oui… Bien sûr il y a des gens qui ont un raisonnement froid et mercantile, mais on ne construit pas une équipe et une réputation avec ce type de fonctionnement.

T’est-il déjà arrivé de regretter tes choix ?

Oui J’ai pris une fois, une jeune actrice qui m’avait été recommandée par un casting. Je n’avais pas vu grand chose d’elle.  Elle était loin d’être mauvaise, mais je n’étais pas convaincue. Pour faire plaisir à la personne, j’ai décidé de tenter l’aventure. Ça n’a pas fonctionné. Je n’arrivais pas à trouver le moyen de parler d’elle, je ne trouvais pas l’accroche. A talents égaux, on ne sait pas pourquoi on préfère tel acteur. C’est comme en amour, ou en amitié : c’est insaisissable et magique. Maintenant je suis mon instinct et pour l’instant, il ne m’a pas trop trompée.

Tu as déjà eu un coup de cœur qui n’a pas été partagé par les gens du métier ?

Oui, et malheureusement ça arrive souvent.  Il y a les auditions, les castings et la part de sympathie, de chance, de sociabilité. Il faut que l’acteur arrive à comprendre le travail que lui-même doit faire par rapport à la profession. C’est un métier de relations humaines. Oui, il y a des acteurs qui n’arrivent pas à comprendre ça.  Il y en a aussi pour qui la chance n’est pas au rendez vous. C’est injuste. La décision finale appartient à beaucoup de gens. Ce n’est pas le réalisateur qui choisit. Il donne un avis personnel conforté ou non, par la production. La production est ensuite confortée par le diffuseur (les chaines de télévision). Ce sont les diffuseurs qui décident (même pour les deuxièmes ou troisièmes rôles), parce qu’ils donnent l’argent. L’ acteur qui sera pris ne sera pas forcément celui qui aura fait le meilleur essai, mais celui qui correspondra à ce que la ménagère attend du physique, de la série ou du téléfilm. Il y a un formatage. On dit souvent : « c’est un acteur TF1…  ce n’est pas un acteur Francetélévisions… c’est un acteur canal+ »… Même chose pour les réalisateurs. Au cinéma, on sait qu’il faut des acteurs bankable pour financer le film. Ce que j’essaie de faire comprendre aux artistes avec lesquels je travaille, c’est que je les choisis parce qu’ils m’intéressent, mais je ne suis pas sûre d’être suivie. L’acteur doit m’aider. Il doit faire en sorte qu’on ait envie de le choisir, donc être un vrai professionnel, apprendre son texte, être à l’heure aux rendez-vous, donner envie, être humble, travailler.

L’acteur et l’agent se doivent-ils quelque chose ?

Un contrat donne des droits et des devoirs à chacun, mais personne n’a d’obligation de résultat. Certains acteurs, dans mon agence, n’ont pas travaillé pendant deux ou trois ans, mais les retours que me faisaient les castings étaient positifs. On me disait : «  doit grandir…doit vieillir…sera plus intéressant dans cinq ou six ans… ». La chance n’est pas là pour tout le monde au même moment.

Tu as des retours de la part des castings ?

Parfois, et c’est comme ça qu’on arrive à faire évoluer le travail. On se renseigne, aussi.

Est-ce indispensable d’avoir un agent ?

Certains acteurs arrivent très bien à travailler sans agent parce qu’ils se renseignent, appartiennent à des familles, vont dans des festivals, ont une sociabilité naturelle, diffusent leurs cv.  Mais pour passer un cap de rôles, c’est important d’être référencé. C’est plus rapide et plus pratique pour un casting ou un réalisateur de s’adresser à un agent. Nous sommes une caution et nous aidons  les castings à répondre à la demande des réalisateurs.

Un agent peut-il être contourné par la production ?

Les producteurs peuvent nous considérer comme des obstacles. Nous sommes là pour guider  et comprendre l’artiste dans ses choix, lui éviter d’accepter des rôles qui pourraient le desservir à long terme, obtenir une rémunération juste et étudier tous les points litigieux du contrat. Notre rémunération est de dix pour cent des contrats négociés. Quand on négocie un contrat à la hausse, on négocie une commission à la hausse. Mais c’est toujours l’acteur qui me donne son aval au final. Si l’acteur accepte d’être payé moins, je le serai moi aussi. Je n’ai jamais dit à un acteur de faire un film pour de l’argent.

Quel genre d’acteurs choisis-tu ?

J’ai tendance à dire aux gens qui me démarchent que j’aime les acteurs monstrueux, baroques. Je n’aime pas beaucoup les natures ou ceux qui ont un jeu naturaliste. Ils me séduiront peut-être sur un film mais ça n’ira pas plus loin. Il faut me séduire, m’étonner, me surprendre. La manière dont un acteur travaille, le voir évoluer, se sculpter de manière différente à chaque fois, voilà ce qui m’intéresse. J’aime aussi l’idée que  notre collaboration va durer, c’est pourquoi je ne prends jamais les gens à l’essai. Je m’engage sur le long terme.

Tu as déjà pris quelqu’un à cause de son physique ?

Non, je ne suis pas une agence de mannequins.

Qu’est-ce qui à tes yeux pourrait empêcher quelqu’un de devenir acteur professionnel?

Je ne peux rien dire de définitif là-dessus, mais il y a des gens qui nous démarchent, rien qu’à les entendre au téléphone, on sait qu’on n’aura pas envie de les vendre ou qu’ils seront incapables de conquérir l’attention d’un professionnel. Ils sont trop fragiles, trop timides et on sent que cette timidité ne sera pas sublimée par le jeu. Un réalisateur n’aura pas envie de passer un mois de tournage avec quelqu’un qui perd ses moyens,  qui a peur (la mauvaise peur),  qui manque de souplesse, qui n’est pas immédiat, spontané. Il faut qu’il sente que l’acteur sera à l’aise avec lui, avec une équipe, qu’il apportera son univers, qu’il n’aura pas besoin d’être tout le temps dirigé. Sur un tournage ou sur un plateau de théâtre,  on  n’est plus à l’école.

Interview réalisée par Michèle Harfaut.

La nouvelle jeunesse du Théâtre de Poche

Stéphanie Tesson reprend les rênes de lieu mythique du paysage théâtral parisien. Les travaux ont embelli l’espace, surtout le hall d’entrée, agrandi, meublé de bois blond et doté d’un bar accueillant.

 

Audiberti revient sur les lieux même de sa création. Stéphanie Tesson met en scène les tribulations échevelées d’Alarica, princesse de Courtelande, sur le territoire de l’électeur de Saxe. La pure, la vierge jeune fille est à la veille des ses noces. Elle a vécu jusqu’alors dans l’ignorance du mal. Son beau rêve va se broyer, car… le mal court. Au petit matin, elle reçoit des visites pour le moins inopinées…

On ne racontera pas la suite. Il faut se laisser emparer par le style flamboyant, inimitable de ce fou des mots, qui baptisait sa pièce « sérénade philosophique ».

Plus de soixante ans après la création, qui révéla au public la prodigieuse Suzanne Flon, la nouvelle directrice des lieux exhume le climat des années 40 et choisit une esthétique volontairement datée. Décor, costumes, maquillages nous racontent à la fois un XVIIIème siècle de rêve et le théâtre de la toute après-guerre. Cette transposition allègre nous déplace comme par enchantement. Les acteurs aussi trouvent dans leur jeu une tonalité juteuse dont l’expression choque au début et qui finit par emporter l’adhésion.

Julie Delarme, Alarica, compose une petite poupée de porcelaine aux joues et aux lèvres trop rouges. Sa gouvernante, Toulouse, a les traits et la voix grotesquement viriles de Josiane Lévêque, qui gronde fort et s’oppose à la donzelle. Puis arrivent un inconnu qui dit être le roi (malicieux Mathias Maréchal), un lieutenant que reconnaîtrait Offenbach (Anthony Cochin), le vrai roi Parfait XVII, délicat damoiseau, (que joue avec une délicatesse subtile Emmanuel Suarez) escorté d’un cardinal matois et fielleux (Didier Sauvegrain), j’en passe et des plus savoureux, les inénarrables Jean-Paul Farré et Marcel Maréchal, archanges tutélaires de cette joyeuse troupe. Tous s’accordent à merveille pour mettre en relief la poésie de l’auteur.

A noter aussi deux autres spectacles :

A 19 heures, Minyana revient vingt-ans six après avec Inventaires. Robert Cantarella revisite ces fameux monologues avec les créatrices d’Angèle, Jacqueline et autre Barbara, l’une avec sa robe, l’autre sa cuvette et la troisième son lampadaire. Florence Giorgetti, Judith Magre et Édith Scob rivalisent de dingueries, drôlement folles ou follement drôles, au choix.

Au sous-sol, l’espace a été totalement repensé et propice à un travail particulier. Charlotte Rondelez y propose son Hamlet, sous le titre joliment potache de To be Hamlet or not. Une joyeuse promenade avec Shakespeare et son héros. Les acteurs virevoltent à l’envi avec le texte et sur une tournette. Tout cela sous le signe de la liberté.

On souhaite à cette nouvelle équipe du Théâtre de Poche un beau voyage au long cours.

FXH

http://www.theatredepoche-montparnasse.com/

Vélociraptor, gruyère et Osiris

A partir du 6 février, Maxime Dechelle foulera à nouveau les planches du théâtre du Marais pour y présenter son one-man-show: « Vélociraptor, gruyère et Osiris » mis en scène par Julie Lavergne et Florent Chesné.

A 22 ans seulement, le jeune homme est déjà une star montante du stand-up parisien. Ayant déjà rempli la salle prestigieuse du Théâtre des Blancs Manteaux il y a quelques mois, l’artiste s’est aussi fait remarquer par un large public lors de scènes ouvertes ou en participant à la fameuse émission de Laurent Ruquier : »On ne demande qu’à en rire ».

 La force principale de Maxime Dechelle c’est son originalité. Loin des habituels sketchs sur les relations hommes/femmes ou la politique, les textes du comédien sont drôles mais aussi éducatifs. Ce one-man-show piquant surprend le spectateur en mettant en scène la création de l’univers, la vie d’une particule de canabis, ou le mythe d’Osiris.

L’artiste s’en explique : «  Je suis un féru de sciences et d’histoire alors quand je me suis mis à écrire mon spectacle c’était pour moi une évidence de parler de toutes ces choses qui me passionnaient et qui me passionnent toujours».

 Maxime Dechelle est aussi un prodige de la métamorphose. Son corps élastique se transforme à volonté. De la standardiste dynamique au Vélociraptor sorti tout droit du film Jurassic Park, les interprétations du jeune homme transportent le public dans différents univers. Les personnages sont loufoques mais le jeu sincère.

La mise en scène de Julie Lavergne et Florent Chesné est intelligente et ne laisse pas de place aux temps morts. Ce spectacle en évolution constante est drôle, ingénieux mais aussi touchant.Si bien qu’à la fin le public en redemande.

Vous pouvez retrouver le one-man-show « Vélociraptor, gruyère et Osiris »à partir du 6 février tous les dimanches à 19h30 et les mercredis à 20h au théâtre du Marais. Maxime sera aussi présent en direct dans l’émission »On ne demande qu’à en rire », sur France 2 le 12 février à 17h55. Il y présentera un sketch soumis aux votes des spectateurs.

Roxane Michelet

Retrouvez Maxime Dechelle sur facebook: http://www.facebook.com/maximedechelle?fref=ts

Lien Billet Reduc: http://www.billetreduc.com/85900/evt.htm

 

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