Le 9 novembre 2012 /
Actualité, Théâtre /
Commentaires fermés sur Pierre Niney dans une impétueuse fuite en avant
Heureux Pierre d’avoir ainsi le vent en poupe ! Il partage son temps entre le cinéma et le théâtre, et toujours avec bonheur. On le verra à l’écran le 21 novembre dans Comme des frères, premier long métrage d’Hugo Gélin, en compagnie de Mélanie Thierry, François-Xavier Demaison et Nicolas Duvauchelle… et début 2013, dans le nouveau film de David Moreau, Vingt ans d’écart.
En attendant précipitez-vous à la Salle éphémère de la Comédie-Française pour assister à une représentation d’Un chapeau de paille d’Italie. Ceux qui parmi mes chers lecteurs ont travaillé sur Labiche la saison dernière se réjouiront de voir l’invention débridée de la mise en scène de Giorgio Barberio Corsetti. La belle idée est d’avoir transposé l’action dans les années 70, la musique rock emballe le rythme des couplets, les costumes aux tons criards illuminent l’espace. Tout est joué vif, échevelé, trop parfois, on est plus chez Feydeau que chez notre Raminagrobis qui savait avec génie peindre les travers de la société bourgeoise de son temps avec cruauté, cynisme, mais aussi poésie, ingrédients quelque peu oubliés en passant dans la présentation.

Revenons à Pierre Niney qui joue Fadinard avec le charme insolent qui le caractérise. Jeune loup aux yeux de biche, il est bondissant et virevolte dans l’action avec des élans et la souplesse d’un chat. Il est espiègle en diable et fait feu de tous les instants. On le verra plus tard dans la saison dans Hippolyte face à la Phèdre d’Elsa Lepoivre, une rencontre qu’on attend avec impatience. Il évoque les débuts de Francis Huster dans la même maison qui jouait avec malice et séduction le jeune Paul Tacarel dans La Station Champbaudet du même Eugène sous le regard attendri de Jean-Laurent Cochet. Huster passa dix ans au Français et y joua les grands rôles de sa jeune carrière ; on souhaite un parcours au moins identique à Pierre et cela semble bien parti.
A signaler aussi entre autres dans le spectacle la plus que savoureuse Véronique Vella en Marilyn d’opérette, Laurent Natrella, son amant fringant et spirituellement ridicule, le drôlissime Christian Hecq, Félicien Juttner, tout droit échappé de l’univers de Franck Margerin, méconnaissable en rocker aux petits bras… Mais toute la troupe est à saluer, embarquée qu’elle est dans ce paquebot saisi par la panique de cette tempétueuse mise en scène.
FXH
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