Le Blog du Cours Florent

Théâtre

Bandes annonces

Bandes annonces

Les Gouffres, d’Antoine Barraud

Vous qui en 3ème année avez suivi l’enseignement de Nathalie Boutefeu, vous serez heureux de la découvrir dans un grand rôle, pour lequel elle a obtenu un prix d’interprétation au Festival Fantasia de Montréal. Une nouvelle figure intéressante dans sa déjà longue carrière, où elle joue l’épouse de Mathieu Amalric. Le film, le premier d’Antoine Barraud a déjà remporté un vif succès au Festival de Locarno 2012.

21049492_20131014184906135_jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Cinq gigantesques gouffres viennent d’être découverts sur des plateaux reculés à l’autre bout du monde. Une équipe de chercheurs est envoyée sur place pour descendre dans les profondeurs. Parmi eux le professeur Georges Lebrun, venu avec son épouse. Inquiète, tendue, elle est bientôt happée par la proximité du vide.

Le scénario, la réalisation ne manquent ni d’audace ni d’originalité. Il faut se laisser happer par l’atmosphère, par le charme, par la puissance d’évocation de ce premier film qui révèle un nouveau cinéaste de talent.

001

Yves Saint Laurent, de Jalil Lespert

Il y a fort à parier que le film remportera un franc succès. C’est l’événement de la rentrée. Tout le monde en parle. Pierre Niney et Guillaume Gallienne ne savent plus où donner du rendez-vous. Après Les garçons et Guillaume à table, le cinéma français fait le plein. On ne s’en plaindra pas. Guillaume non plus.

Yves-Saint-Laurent-avec-Pierre-Niney-decouvrez-l-affiche_visuel_article2

Paris, 1957. A tout juste 21 ans, Yves Saint Laurent est appelé à prendre en main les destinées de la prestigieuse maison de haute couture fondée par Christian Dior, récemment décédé. Lors de son premier défilé triomphal, il fait la connaissance de Pierre Bergé, rencontre qui va bouleverser sa vie. Amants et partenaires en affaires, les deux hommes s’associent trois ans plus tard pour créer la société Yves Saint Laurent. Malgré ses obsessions et ses démons intérieurs, Yves Saint Laurent s’apprête à révolutionner le monde de la mode avec son approche moderne et iconoclaste.

pierre-niney-yves-saint-laurent

Pierre Niney est confondant de justesse et d’appropriation du rôle. On assiste à une réelle métamorphose du comédien, pour coller au plus près à son modèle. Guillaume Gallienne apporte à Pierre Bergé l’élégance et l’humanité qui sont l’apanage de sa personnalité. A noter aussi la délicieuse présence de la spirituelle Adeline D’Hermy.

 

« Donner voix »

« Donner voix »

C’est avec plaisir que j’interviens sur cette page pour la première fois. Et si j’interviens ce n’est sûrement pas pour donner un avis nouveau sur un sujet d’actualité mais simplement (si l’on peut dire) en tant que libraire. Libraire de théâtre, s’entend.

Ce que j’aimerais parvenir à faire, c’est partager ce qui fait l’agrément de mon travail : être entouré par les textes, avoir accès à ce qui s’écrit, s’invente et se pense concernant le théâtre. Le Cours Florent forme des comédiens depuis des années, le Coupe-Papier propose des textes dramatiques depuis des années, il était finalement normal que l’on s’accorde un jour sur un travail commun.

ryngaert-simon

Ma volonté est de présenter ici ce que l’on peut appeler à la suite de Jean-Pierre Ryngaert les théâtres du xxie siècle. Un peu pompeux dit comme ça mais il s’agit de donner place pour que vous y donniez voix aux auteurs et aux écritures contemporaines. L’édition théâtrale est très vivante en France, elle offre une ressource immense de textes et constitue une mémoire importante de ce qu’est le théâtre. Parce que le théâtre, bien que l’on puisse en discuter longtemps, est toujours ce lieu où se racontent les histoires. Mais si l’on en discute, c’est bien parce que raconter des histoires n’est pas quelque chose de formel, de formaté ou d’immuable. Il y a mille façons de le faire.

Le dialogue, la double énonciation, ce qui a construit le théâtre classique donc, s’est transformé au cours des années 70. Avant ça, le théâtre « épique » de Brecht déconstruisait déjà les formes classiques : la notion de personnage se modifiait, le travail du comédien avec lui. En effet, s’il n’y a plus ni personnage ni dialogue et que demeure le comédien, quel doit être son jeu ? Quel est son rôle quant au texte ?

Il me semble que la façon de raconter implique une façon de jouer, que « lire du théâtre » c’est « lire une façon de l’interpréter ». Que la question : « Que faire et comment faire face à un tel texte, avec un tel texte ? », est une question qui peut vous être utile et qu’à ce titre connaître de nouvelles formes, de nouveaux auteurs ou d’autres moins nouveaux mais désormais confidentiels l’est aussi.

Aujourd’hui, je me contenterai de vous conseiller l’ouvrage de Julie Sermon et Jean-Pierre Ryngaert : Théâtres du xxi e siècle, commencements*, dont l’objet est justement de présenter les « fabriques d’écritures » contemporaines, celles qui mènent aux écrivains de plateaux, les Rodrigo Garcia ou Angélica Liddell par exemple, mais qui exposent aussi les mutations précédentes du texte, l’écriture par fragments ou l’usage scénique des didascalies par le comédien même. Tout ça sans oublier que ces textes ont pour but le plateau et que leur renouvellement est donc lié à celui des formes de l’interprétation.

La rencontre d’un comédien et d’un texte, donc d’un écrivain, est à mes yeux essentielle. Il est évident que certains classiques conservent une actualité flagrante, mais il est tout aussi évident que la tâche du comédien ou du metteur en scène est de donner voix aux vivants. Je me mouille peu, quelqu’un d’éminent déclarait il y a trente ans, après avoir monté Combat de nègre et de chiens : « Jusqu’à ma rencontre avec lui, je croyais que le théâtre ne pouvait pas raconter le monde actuel. Je me trompais (…). Pour moi, c’était un auteur qui avait un immense avantage, le principal même : c’était un auteur vivant. »

Essayons ici de donner voix aussi aux vivants, ceux qui seront (peut-être) les classiques de demain.

http://www.librairie-lecoupepapier.com/

*Julie Sermon & Jean-Pierre Ryngaert, « Théâtres du xxie siècle, commencements », Armand Colin,

(Re)découvrir Lagarce Fragments d’un pays lointain

(Re)découvrir Lagarce Fragments d’un pays lointain

Il ne vous reste que quelques semaines pour vous rendre à la Cartoucherie de Vincennes et vous asseoir devant cette famille éclatée, mais attachante décrite par Jean-Luc Lagarce dans « Fragments d’un pays lointain ».

101158-fragments-d-un-pays-lointain[1]

Jean-Pierre Garnier a monté une première mouture au sein du Cours Florent en 2012 dans la Salle Max Ophüls. Nombre d’élèves ont déjà pu applaudir ce magnifique travail porté par une troupe de leurs aînés unis dans la ferveur et le talent.Anne Loiret, dans le rôle de la mère, les a rejoints au Théâtre de la Tempête. Le metteur en scène revisite de fond en comble l’espace et les mouvements. C’est comme une redécouverte du texte à laquelle on assiste. Les « enfants » de Lagarce ont grandi. Ils donnent à cette re-création une dimension extraordinaire.

3615023574

On ne peut que louer l’abandon fébrile de Maxime Le Gac Olanié, l’humanité tendre d’Arthur Verret, la douceur subtile de Makita Samba. Benjamin Guillet et Harrison Arevalo, dans tous les garçons et tous les guerriers rivalisent d’adresse. Inga Koller donne à Hélène une belle élégance. Anne Loiret, à la fois présente et distraite, Camille Bernon, trépidante, Mathieu Métral, rugueux et sensible, et Loulou Hanssen, joliment effacée, forment la famille de Louis. Une famille dans laquelle on se retrouve, car elle est la métaphore de toutes les familles. Et enfin Sophie Van Everdingen, en infirmière attentive, chante ses compositions musicales avec finesse.

d560f40b9af6ba961d96117c9e54b910[1]

« Le lieu du retour du fils est bien le théâtre (celui d’aujourd’hui) : les retrouvailles de tous ces personnages ont lieu sur la scène, cet espace unique, le théâtre où même les morts peuvent venir – et ils viendront d’ailleurs prendre la parole. Les personnages de la pièce n’ignorent jamais que le public est dans la salle. Tout s’invente à vue… » Ainsi parle Jean-Pierre Garnier de sa mise en scène… comme s’il s’agissait d’une nouvelle aventure à vivre et à partager.

Et c’est bien le cas. Il signe avec ce spectacle sans doute sa plus belle mise en scène. Impossible de la laisser passer.

http://www.la-tempete.fr/

FXH

 

Commentaires récents

37/39 avenue Jean jaures, 75019 Paris
Tel: 01 40 40 04 44
Site Web: www.coursflorent.fr